amante ressuscitée
Amante ressuscitée
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La montagne sourit au printemps
Ses dents de neige étincellent
Engourdie seule trop longtemps
Sa moiteur intime ruisselle
Ses rondeurs tièdes palpitent
Sous les caresses émoustillantes
Des œillades de feu qui crépitent
De déclarations ensorcelantes
Ses formes laiteuses rosissent
Tandis que son amant la couche
Au creux du crépuscule complice
La réchauffant de sa bouche
Rose, orangée, amoureuse
Tiède, excitante, mutine
Humide, douce, fureteuse
Effrontée, ardente, coquine
Escaladant son désir
A chatouiller ses sommets
Enflant son plaisir
A inonder sa vallée
Entrouvrant le voile pudique
Tissé de brume vaporeuse
Dévoilant l’Eve biblique
A sa source de vie généreuse
Au triangle de mélèzes sombre
Griffant sa pâleur potelée
D’un ornement d’ombre
A son sanctuaire révélé
Temple secret vénéré
Par des offrandes sensuelles
Tendres baisers sucrés
Ou estocades charnelles
Engendrant un éclair bleu
Au firmament monochrome
Habité par des dieux
Refusant le syndrome
De la léthargie hivernale
Réveillant le bonheur radieux
Dans le paysage sombre et pâle
Dans un visage réduit à des yeux
Où le paradis côtoie l’enfer
Cacophonie multicolore des sens
Confondant l’endroit et l’envers
Oubliant le détail pour l’essence
La monotonie pour l’exubérance
La médiocrité pour la puissance
L’ordinaire pour la transcendance
La morosité pour la jouissance…
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